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Marie-M Fertil

 

"Tous mes souvenirs d'enfance sont bien puérils, comme l'on voit, mais si chacun de mes lecteurs fait un retour sur lui-même en me lisant, s'il se retrace avec plaisir les premières émotions de sa vie, s'il se sent redevenir enfant pendant une heure, ni lui ni moi n'aurons perdu notre temps ; car l'enfance est bonne, candide, et les meilleurs êtres sont ceux qui gardent le plus ou qui perdent le moins de cette candeur et de cette sensibilité primitives."

George Sand
[Histoire de ma vie]

 

 

« Une peinture, c’est l’image de quelqu’un, sa projection toute entière, sans mensonge ni réticences, avec ses misères et avec ses beautés. La peinture ne s’accommode pas de mensonges. »

Roger Bissière

 

Le travail de Marie fait résonance à cette phrase qu’elle aime.

Sa peinture, ses esquisses  naissent des  lignes anguleuses ou les couleurs s’agrippent aux chauds du ventre, des seins, des corps maternels… parfois les corps sont estropiés, coupés mais avec humour et toujours avec amour. Comme un enfant qui rêve et qui continue de rêver… au-delà du réel… rêve onirique… rêve merveilleux... conte visuel de jeux de lignes, de formes, de couleurs, de matières, de textiles,  de coutures, de miroirs,…. Lune, colombe, palais, arbres…elle conte son histoire, son rêve, enfoui dans son passé d’enfant quand elle voyage sur les paquebots, court dans les rues d’Alger, d’Oran, de  Bizerte, de Tunis, vague dans le jardin de la villa parsemé de tortues, joue avec son petit frère…hume  les odeurs, les saveurs, les couleurs, le regard tourné vers l’horizon de la mer...Son vécu est là…enfoui dans ce corps de femme ou l’enfant est resté avec ce qu’il y a de beau, de sincère, de rêve…

 

Fille d’un père timonier puis capitaine de vaisseau, elle et sa mère le suivent à l’annonce de la guerre de 39 en Algérie. De ses 6 mois à 17 ans, ils s’installent temporairement dans des villes d’Afrique et de France lui conférant un regard curieux et ouvert sur le monde… Elle se rappelle des moments qu’elle relate les yeux pétillants…à Alger quand ils logent au 19 rue Victor Hugo, une rue longeant les façades des villas vers la mer ou elle n’a jamais autant entendu les polonaises de Chopin jouées au piano….lorsqu’ils partagent ensuite une villa comme locataires avec des descendants d’Henri IV…quand elle prend des cours privés avec les filles de cette famille…quand ensuite elle va à l’école libre avec des filles arabes: Zora, Pachida, Doucha ‘Doudou’….à Oran, lorsqu’ils s’installent dans une villa typique d’une maison coloniale du sud, habitant avec la maitresse des lieux, courtière en vin…

Puis son père prend sa retraite à Loperhet dans le Finistère. Sa mère, artiste aquarelliste d’une grande et profonde sensibilité y reprend ses pinceaux. Intéressée par l’art, Marie prend des cours de dessin à l’ABC de ses 18 à 21 ans. Ce ne sera que plus tard lorsqu’elle s’installera à Rennes après avoir construit sa vie de famille avec ses deux filles Sophie et Frédérique, qu’elle reprendra les cours...des cours de nus au Beaux-arts avec René Nogret. Elle s’inscrit ensuite à l’atelier du Thabor…elle y fait une première exposition en 1982… Déterminée par son amour de l’art et son envie de transmettre, elle crée un atelier pour enfant «  Magique-bulle » au centre-ville de Rennes, rue de Paris et ensuite place de Bretagne… en 1985, elle rencontre l’artiste Joël Leboucher, qu’elle épousera plus tard. Ensemble ils animeront des ateliers d’art apportant leur différence, Joël la perspective…, et Marie l’esprit libre…. au plus grand bonheur de leurs élèves.

 

Et voilà Marie c’est tout ça et plus encore, du rêve, du bonheur, de la générosité et il en faut quand on donne des cours comme elle le fait. Elle aime…l’art, les expressionnistes Allemands, l’abstrait, l’arte Povera, l’art brut, Chagall, Matisse, Niki de St Phalle, Chaissac, Balthus, Alechinsky, Kandinsky, Tapies, Pennone, Brancusi et bien d’autres, la mode, Elle, la lecture, les émissions, le jardinage, la cambrousse et le centre-ville,… cultivée c’est un régal d’échanger avec elle.  J’aime les matins quand je sens le café me titiller les narines, et que je descends avec France inter en fond sonore ou télé matin selon l’heure…elle est là dans la terrasse abritée que Joël à bâti entourée de ses chats, de livres et d’œuvres d’art…

 

Mais mieux que les discours, laissez-vous envouter par la découverte de son œuvre…

 

Jessica J.

 

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